DESCRIPTION :

• Plante vivace de 1 à 1,5 m de haut.
• Habitat : clairières, haies, fonds de jardin, endroits humides, de préférence en terrain calcaire.

Feuilles : Grandes feuilles entières, ovales, alternes, pétiolées, parfois géminées (groupées par 2: une grande et une petite), 8 à 15 cm de long.

Fleurs : à l’aisselle des feuilles, solitaires ou par 2, corolle campanulée : 5 pétales soudés en tube de 2 à 3 cm, brun-pourpre.

Fruits : baies vertes puis noires à maturité, brillantes, de la taille d’une cerise. Suc rougeâtre à l’intérieur entourant de nombreuses graines réniformes. Le calice persiste autour du fruit en collerette à 5 pointes (étoile).

Floraison : juin-août
Fructification : juillet-octobre

PARTIE TOXIQUE:

Tous les organes de la plante renferment des alcaloïdes tropaniques :

• Feuilles : Hyoscyamine (majoritaire), Scopolamine, Atropine (traces), Scopolétol (coumarine), Choline… (0,30 à 0,60 % d’alcaloïdes dans la feuille)
• Fleurs : Hyoscyamine
• Fruits : Hyoscyamine
• Racine : Hyoscyamine, Scopolamine (0,40 à 0,80 % d’alcaloïdes dans la racine)
  

  Atropa belladonna

SYMPTÔMES : 

Toute la plante est toxique, intoxication par ingestion de baies le plus souvent.

Chez l’enfant : dose toxique faible, 2 à 5 baies (pourrait correspondre à une dose létale). Dans certains cas, 1 seule baie a entraîné des symptômes (cf. cas cliniques CAP)

Chez l’adulte : dose toxique 5 à 10 baies. Cas mortels avec 14 baies.

Grande susceptibilité individuelle à l’atropine.

NB: tout dépend de la teneur des fruits en alcaloïdes, variable selon la maturité et l’exposition.

Risque important d’intoxication atropinique :

Après un court délai, rougeur de la face, sécheresse de la bouche et des muqueuses, soif intense, faiblesse musculaire, mydriase, tachycardie, hyperthermie, hallucinations, délire, vertiges, céphalées.
Puis, phase de dépression avec paralysie et coma. Mort au bout de 5-6 heures.

Attention : les signes peuvent apparaître de façon très retardées. Cf. cas clinique du CAP

PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE :

Hospitalisation dans tous les cas :

En cas d’ingestion accidentelle : 

• non médicalisée si adulte/enfant asymptomatique et/ou adulte ayant ingéré moins de 3 baies
• médicalisée (SMUR) si adulte/enfant symptomatique. Attention : une baie peu donner des symptômes chez un enfant.

En cas d’ingestion volontaire : médicalisée (SMUR)

Évacuation du toxique :

* chez l’adulte (plutôt en cas d’ingestion volontaire) :

• vomissements provoqués (dans les 30 premières minutes) – possible – à discuter
• lavage gastrique jusqu’à les 24 ème heures en raison de la diminution du péristaltisme intestinal
• charbon activé

* chez l’enfant :

• charbon activé

TRAITEMENT :

Traitement symptomatique (respiratoire et cardiaque)  Attention la mydriase, témoin de l’intoxication, ne doit pas être supprimée. Voir la prise en charge de l’ intoxication type Solanacées auprès d’un Centre antipoison.

Autres utilisations : phytothérapie / homéopathie

• Partie utilisée : plante entière fleurie fraîche.
• Antispasmodique, antisécrétoire, mydriatique (utilisée en ophtalmo pour fond d’oeil), combat le mal de mer.
• Poudre de feuilles autrefois utilisée dans le traitement de la constipation, en association à d’autres plantes, dans la spécialité Mucinum (15 mg de belladone/cp, 1 à 2 cp le soir).
• En homéopathie, utilisée en cas de fièvre, inflammation, congestion, hypertension, hyperesthésie.

REF: Plantes toxiques, Bruneton / Ressources médicinales de la flore française / Pharmacognosie