Produits du jardin

Les produits du jardin

Les pesticides à usage domestique

Ce sont les mêmes principes actifs que ceux utilisés en agriculture mais en beaucoup moins concentrés. Les solvants (hydrocarbures) ou les gaz propulseurs (fluorocarbures, propane) des aérosols peuvent provoquer une irritation respiratoire, un bronchospasme (à traiter comme une crise d’asthme).

Les insecticides

Les organophosphorés sont présents dans les insecticides « anti-insectes volants et rampants », traitement des plantes, de rares shampooings ou lotions anti poux. Les pyréthrinoides sont les moins toxiques. Des paresthésies bucco-faciales sont rapportées au décours de l’inhalation ou de la projection cutanée de pyréthrinoides. Elles régressent spontanément en quelques heures sans traitement.

Les engrais pour plantes ou fleurs

Ils contiennent des nitrates, phosphates et potasse (NPK) avec des oligoéléments. Aux dilutions d’emploi (1 bouchon/litre d’eau), ils ne sont pas toxiques. Il en est de même pour les conservateurs de fleurs coupées. Attention, pris purs, ils exposent au risque d’hyperkaliémie.

Les raticides et souricides

Les plus utilisés sont les anticoagulants antivitamines K. Leur concentration est très faible (souvent à 0,005%), l’ingestion accidentelle de faible quantité est sans danger. On peut trouver, plutôt en région agricole, des rondenticides à base d’alphachloralose (ou glucochloral) ou de crimidine. Ils sont responsables d’un coma avec myoclonies et hypersécrétion bronchique.

Les antis limaces

Se présentent actuellement sous forme de granulés très colorés et faiblement concentrés en métaldéhyde (< 5%), le risque de convulsion est quasi nul dans le cadre d’une ingestion accidentelle, d’autant plus que du Bitrex® y est ajouté.

Les antis fourmis

Sont à base soit d’un composé organophosphoré ou d’un carbamate à des concentrations très faibles, soit à base d’arsenic (cacodylate ou diméthylarseniate de sodium), un dérivé non toxique. Les expositions orales accidentelles sont toujours bénignes et ne nécessitent pas de surveillance hospitalière.

Les antimites

Sous forme de boules sont à base de paradichlorobenzène ou de camphre (neurotoxique : troubles de conscience et convulsions). La naphtaline (très toxique) est interdite. Pour les ingestions accidentelles de faible quantité, le rinçage de bouche et l’administration d’un pansement type Smecta® est suffisant.

Les herbicides grand public

Sont à base de glyphosate (RoundUp®). Le chlorate de sodium est interdit depuis 2009, le paraquat depuis 2007. Les produits de jardinage à base de glyphosate, dilués ou prêt à l’emploi sont sans risque en cas d’ingestion d’une gorgée. L’ingestion de plusieurs gorgées de produit concentré (> 360 g/L) expose aux risques de vomissements, de dysphagie, d’une acidose et nécessite une prise en charge hospitalière.

  • L’ingestion d’un insecticide (organophosphoré ou carbamate) ou d’un herbicide concentrés non dilués à usage professionnel agricole.
  • La présence d’un syndrome muscarinique (myosis, bradycardie, sudation, bronchorrhée, vomissements, diarrhée), nicotinique (HTA, tachycardie, fasciculations) et/ou neurologique central (troubles de conscience, convulsions) doit faire évoquer l’exposition à un organophosphoré ou un carbamate insecticide et impose une prise en charge SMUR.
  • La suspicion d’ingestion de strychnine (rondenticide), d’aldicarbe (carbamate) ou de paraquat (herbicide) impose une hospitalisation même si ces produits sont interdits et par conséquent ne devraient plus être disponibles.

Références :
– P. NISSE. Intoxication par les produits ménagers ; Le praticien en anesthésie Réanimation, 2004, 8 (6) : 429-38P. NISSE. Intoxication par les produits ménagers ; Pédiatrie Pratique, 2005, sept, n°170 : 8-10V. DANEL, B. MEGARBANE. Urgences toxicologiques de l’adulte. 2008. Arnette Blackwell éd.