Famille : Aracées
Noms vernaculaires : Canne de Madère, Canne qui rend muet, Arum vénéneux.
DESCRIPTION :
Plante d’appartement très courante.
PARTIE TOXIQUE :
Toute la plante est caustique et la causticité de la plante serait surtout due aux cristaux d’oxalate de calcium qui en recouvrent toutes les parties et se retrouvent dans la sève. La plante contient également des protéases très actives.
TOXICITÉ :
Plante ornementale au latex très irritant, voire caustique, entraînant par contact cutané, ingestion, projection oculaire une violente douleur à type de brûlure.
INGESTION :
Le contact seul peut causer un œdème de la langue et des muqueuses, voire une dysphagie. Lors de l’ingestion, la brûlure empêche en général la déglutition. La sensation douloureuse au niveau des lèvres, de la langue, des muqueuses buccales et pharyngées est accompagnée d’une intense salivation, d’un œdème des lèvres, de la cavité buccale pouvant atteindre l’oropharynx et être responsable de troubles respiratoires et de la déglutition. Parfois nécrose localisée. Puis apparition de troubles digestifs : nausées, vomissements, diarrhée.
Cependant les lésions causées restent minimes et aucun cas d’intoxication systémique n’a été rencontré à ce jour (très certainement en raison de la douleur immédiate causée). En effet, le contact simple peut causer de telles sensations de brûlure et un tel œdème que des symptômes tels qu’un œdème laryngé ou des lésions plus basses sont exceptionnellement rencontrés. La dysphagie peut durer quelques jours (SPOERKE ET SMOLINSKE,1990). Il n’y a jamais de séquelles.
CONTACT CUTANEO-MUQUEUX :
Irritations cutanées et oculaires (graves lésions cornéennes dues au latex).
TRAITEMENT :
– lavage des muqueuses lésées
– pansements digestifs
– chez le petit enfant, surveillance hospitalière préférable (risque laryngé)
– consultation ophtalmo si nécessaire
– traitement symptomatique : antalgiques, antihistaminiques, parfois nécessité de mise au repos du tube digestif pendant quelques heures et réhydratation
– bilan fibroscopie si nécessaire pour évaluer les lésions
TOXICITÉ CHEZ L’ANIMAL :
Symptomatologie très proche de celle observée chez l’homme.
– projection de sève dans l’œil : douleur immédiate (durée plusieurs jours) ; inflammation conjonctivale ; lésions de la cornée variables (inexistantes ou opacification ou kératite ou ulcère).
– INGESTION de feuilles, tige, sève : douleur intense, brûlure, dysphagie, irritation des muqueuses, salivation, œdème du pharynx, aphonie, parfois gêne respiratoire (peut aller jusqu’à l’asphyxie) puis formation de vésicules, nécrose et ulcération. Douleur et inflammation œsophage et estomac, vomissements (hématémèse), diarrhée, hyperthermie (+ 1 à 2 °C).
Le CHAT est TRÈS sensible : gastrite, vomissements, troubles respiratoires, contractions musculaires ; parfois atteinte RÉNALE (hématurie, albuminurie).
– PEAU : irritation, dermite avec érythème et phlyctènes.
TRAITEMENT comme pour l’homme :
– ŒIL : lavage prolongé à l’eau tiède ; collyre anesthésique, anti-inflammatoire (sans corticoïde si présence d’ulcère de la cornée) ou à la scopolamine. Après épithélialisation de la cornée : collyre EDTA à 2%.
– TUBE DIGESTIF : lavage-rinçage de la gueule avec solution de gluconate de sodium ou d’hydroxyde d’Al et de Mg pendant au moins 2 heures. Pansements gastriques (hydroxyde d’Al, ex Phosphalugel). Si atteinte de l’état général : éventuellement corticoïdes, antalgiques, sédatifs. Traitement symptomatique de la gastro-entérite. Si DYSPHAGIE : nourriture liquide ou en purée.
EVOLUTION lente (1 semaine) mais pronostic favorable (rarement séquelles).