Aquariophilie

Aquariophilie : envenimations par animaux marins d’aquarium

Les envenimations par les animaux marins d’aquariums domestiques sont peu nombreuses en regard au nombre de personnes passionnées d’aquariophilie. Il est cependant utile de les connaître afin de prévenir les risques d’envenimation et de favoriser un geste thérapeutique précoce.

On peut distinguer les envenimations par contact (anémones), par piqûre (oursins, ptérois, rascasse) et celles par morsure (murène), ces dernières étant plus rares et souvent sans gravité. Le siège des lésions est presque exclusivement les doigts et la main.

Les envenimations par contact

Les anémones sont les fleurs de l’aquarium marin. Malgré leur beauté, elles possèdent un appareil venimeux composé de capsules (nématocystes) remplies de venin et munies d’un « harpon » à ressort.

Les anémones sont simplement urticariantes, d’évolution vésicobulleuse. L’éruption régresse en quelques jours et peut laisser une cicatrice pigmentée pendant plusieurs mois.

anémone

Protection des mains lors de la manipulation des anémones

  • Lavage à l’eau de mer ou avec de l’eau de javel diluée ou du Dakin
  • Nettoyage poursuivi avec une gaze imbibée d’alcool qui neutralise le venin
  • La zone contaminée peut éventuellement être recouverte de mousse à raser puis grattée pour retirer les nématocystes persistants

Les envenimations par piqûre

Les oursins : différentes espèces sont commercialisées, la plus commune est non venimeuse mais à l’origine d’une effraction cutanée douloureuse. Les lésions guérissent après l‘extraction des épines qui doit être précoce et minutieuse car ces épines sont très friables. Les fragments d’épines inaccessibles initialement sont souvent éliminés secondairement par la nécrose inflammatoire périphérique. Parfois il y a formation d’un granulome à corps étrangers sur un fragment d’épines persistant.

La complication principale de ces piqûres est une surinfection à érysipelotrix rhusiopathiae. 24 heures après la piqûre, survient une rougeur avec œdème et parfois une lymphangite (ligne rouge) et des douleurs localisées aux articulations des doigts. Un traitement antibiotique associé à une désinfection locale permet une guérison rapide des lésions.

oursin

Deux familles d’oursins présentent plus particulièrement une toxicité par envenimation : l’une, les toxopneustides, à piquants courts, possède des pédicellaires, organe de défense contenant un venin neurotoxique à l’origine de paresthésies (fourmillements) voire d’une paralysie musculaire au voisinage de la piqûre et des douleurs. L’autre variété est à piquants très longs et dont l’extrémité venimeuse provoque en cas de piqûre, une rougeur violacée, un œdème et des douleurs intenses au niveau du membre piqué.

Les petits trucs pour extraire les piquants enchâssés dans le derme :

  • Intervenir rapidement et pas de charcutage initial,
  • Le trempage de la plaie dans de l’eau chaude peut faciliter l’extraction
  • Aspirer à l’aide d’une paille ou d’un système aspivenin
  • Ou appliquer un ruban fortement adhésif sur la peau, puis tirer lentement pour extraire lentement le piquant.

Les ptérois : trois espèces très venimeuses de la famille des ptéroïs sont très appréciées en aquariophilie

  1. Ptéroïs antennata ou poisson scorpion à antennes
  2. Ptéroïs radiata ou poisson scorpion à raies blanches
  3. Ptéroïs volitans ou rascasse volante 

Ces poissons étranges, d’acclimatation très facile, semblent voler paisiblement dans les eaux de l’aquarium. Il convient de faire très attention lors des manipulations (jamais à mains nues) car au moindre danger, les ptéroïs étalent leurs rayons épineux garnis de glandes venimeuses. Même mort, le ptéroïs reste dangereux.
Il est a noté que les ptéroïs vivant en aquarium sont moins venimeux que les animaux sauvages.

poisson

La main piquée est le siège d’une douleur immédiate, intolérable, à type de brûlure et d’un œdème violacé important qui va persister quelques jours. On retrouve un érythème (rougeur) autour de la piqûre avec des vésicules (cloques) qui contiennent du venin. Des crampes musculaires et des paresthésies (fourmillements, engourdissements) sont parfois observées au niveau du membre blessé. Ces signes locaux sont accompagnés de sensation de faiblesse, de sueurs, de nausées – vomissements et de sensations de vertiges. Dans les formes les plus graves lors d’envenimation intense, des délires, des convulsions, des paralysies du membre piqué sont rapportés.

Le port de gants est nécessaire lors de toute manipulation de ce poisson

En cas de piqûre, il faut agir vite mais sans précipitation et réaliser un choc thermique : le venin étant détruit par la chaleur au-dessus de 45°C, il faut immédiatement approcher le bout incandescent d’une cigarette à quelques millimètres de la blessure, maintenir la position 2 minutes (la cigarette peut être remplacée par un sèche-cheveux) puis réaliser le choc thermique en appliquant un linge contenant des glaçons directement sur la plaie et laisser en place 5 à 10 minutes. L’effet sur la douleur est immédiat.

Les morsures

En aquariophile, il est possible de se procurer des murènes (étoilées, zébrées ou à pois). Ce poisson prédateur s’acclimate très facilement en aquarium et y mène une vie cachée. La murène se défend quand on la dérange dans ses caches. Sa bouche est largement fendue et son palais est armé de dents en crochet. La morsure de la murène n’est pas venimeuse mais septique du fait de présence de souillures alimentaires interdentaires. Il est nécessaire de bien désinfecter la morsure si l’on veut obtenir une guérison simple et rapide.

murène